Histoire des idées juridiques

Florian Couveinhes Matsumoto

S2, 6 ECTS

Cours d’histoire des idées juridiques

Le cours d’histoire de la pensée juridique est consacré à l’histoire des théories de l’État et du Droit international, plus exactement aux théories qui nient la valeur du Droit international au nom de la souveraineté de l’État, et à celles qui nient la valeur de la souveraineté de l’État au nom du Droit international. Le cours, qui comporte douze séances, est découpé en deux.

Les cinq premières séances sont consacrées à l’interdépendance des conceptions de l’État et des conceptions du Droit international, et aux motifs historiques de la théorie de la souveraineté et du choix de la forme politique étatique (partie 1 du cours).

Chacune des sept séances suivantes, qui correspondent aux parties 2 à 6 du cours, est consacrée à la pensée d’un ou deux auteurs :

1) Machiavel

2) Bodin

3) Hobbes

4) Hobbes et Spinoza

5) Rousseau

6) Hegel

7) Kelsen et Scelle, ou Kojève et Burdeau suivant les préférences des étudiant·es.

Chaque séance comporte un exposé général de la pensée de l’auteur par l’enseignant, puis un exposé et des discussions d’un ou de quelques textes par les étudiant·es, sur la base des questions distribuées à l’avance à leur sujet. 

La logique globale de l’étude de ces auteurs est la suivante : nous explorons tout d’abord les origines des théories de la souveraineté absolue de l’État et de la négation du droit international au XVIème et XVIIème siècles, en particulier les pensées, à la fois autoritaires et portant en elles des germes de libéralisme, de N. Machiavel, J. Bodin, Th. Hobbes et B. Spinoza (Partie 2).

Ensuite, nous montrons comment cette première vague de la pensée moderne du Droit et de l’État est entrée en crise à la suite de sa critique, au nom de la vertu et de l’honneur mais aussi de la Justice et de la Démocratie, par J.-J. Rousseau (partie 3).

Après un « intermède » relatif à Kant, nous évoquons le retour et l’approfondissement des théories de la souveraineté absolue au XIXème siècle, autrement dit la théorie hégélienne du Droit public externe de l’État (partie 4). 

L’une des réactions les plus remarquables à cette pensée absolutisant l’État et sa souveraineté au détriment du Droit international et de la Démocratie, a été la résurgence des projets d’État mondial au XXème siècle, notamment chez des auteurs comme Hans Kelsen et Georges Scelle (partie 5).

Enfin, dans une partie 6, nous évoquons la rencontre des deux courants évoqués, au XXème siècle, chez des auteurs comme Georges Burdeau et Alexandre Kojève, qui d’un côté nient la valeur du Droit international au nom de la souveraineté de l’État, et de l’autre appellent de leurs vœux (Burdeau) ou croient à l’imminence (Kojève) de l’établissement d’un État mondial.

L’épreuve finale est un commentaire comparé, en temps limité (4h), de deux textes des auteurs étudiés durant le semestre. La note finale est une moyenne entre la note de ce commentaire et une note d’exposé et de participation.

11 SÉANCES DE 2H À L’ENS JOURDAN, SALLE MADELEINE REBÉRIOUX (R2-02), AU 48 BD JOURDAN A

LE LUNDI DE 14H00 À 16H00, À PARTIR DU LUNDI 20 JANVIER 2025